[BG] Ne s'attacher à rien...

Étranger Nombre de messages : 83 Date d'inscription : 25/11/2010

L'Éclosion : le pourquoi du parce que.
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La métisse ainsi que d'autres hommes de l'armée, patientaient sagement depuis un bon moment déjà, dans une salle de la caserne quand un Sergent entra, l'air navré. Son regard se posa sur l'homme pendant quelques secondes, sachant trop bien ce que se coup d'oeil voulait dire.

D'une main ramollie par la gravité du moment, il vint poser, devant elle, une petite enveloppe bosselée. Pendant quelques secondes, elle examina le petit paquet, redressant une oeillade vers le Sergent, pour revenir au paquet.
Les traits de la jeune femme se déformèrent lentement en un expression douloureuse, si bien que les hommes présents, éprouvés par la condition de la demoiselle, sortirent de la pièce le regard rivé au sol. Le Sergent lui, resta debout, bien droit. Il risqua un regard vers la croisée.
La brunette, les joues rougies par l'aigreur et ses yeux noyés sous ses larmes qu'elle retenait du mieux qu'elle le pouvait, fixait l'enveloppe.

- Si vous avez des questions, Mademoiselle D'Anor... je..

À cet instant, elle redressa la main vers lui, affichant une petite paume tremblottante, lui signifiant qu'elle ne désirait rien, plus rien.
Il approuva lentement, petitement. Après quelques seconde de lourd silence, il entrebaîlla la bouche pour articuler quelque chose, elle le coupa.

- Je veux le voir. dit-elle, d'une voix rompue.
- Mademoiselle, il n'est pas en ét'.. rétorqua le Sergent, d'un ton cassé.
- Je veux le voir. coupa-t-elle, sèchement, en lui adressant une lorgnade emplie de souffrance.

Elle fut conduite jusqu'à son corps, meurtrit, couvert en entier d'un drap de lin. Pendant que le Sergent s'affairait à déposer les effets du défunt dans un petit coffre de bois, elle examinait silencieusement les formes de la lingerie. Tout près de lui, elle lui adressa un murmure :

- Ne vaudrait-il pas mieux ne s'attacher à rien.. pour ne pas avoir la douleur de perdre ce qu'on aime..

Après un moment, elle souleva délicatement le tissus pour découvrir son front, afin d'y poser un léger baisé. Une fois chose faite, elle redressa le menton, passant une mèche de ses cheveux derrière son oreille puis elle prit la petite caisse et se fit reconduire par le Sergent vers la sortie...

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Étranger Nombre de messages : 83 Date d'inscription : 25/11/2010

L'Éloignement : le sable glisse sous les portes.
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- Coupez les !

- Mademoiselle D'Anor.. vous me demandez l'impossible ! Je ne peux tout simplement pas ! gémit la coiffeuse, sa main gauche se baladant dans la longue tignasse brune.

- Coupez les, Diane, coupez les avant que je ne les coupe moi-même ! trancha la métisse, assise bien droite devant le mirroir de la poudreuse.

Diane prit un grand respire et se mit à éffilocher lentement la longue chevelure de la métisse, passant graduellement ses petits ciselets à travers celle-ci. Les mèches virevoltaient lentement jusqu'au sol, chutant avec grâce. Après un certain temps, Diane recula de quelques pas pour laisser la métisse s'observer. Progressivement, elle s'avança vers le mirroir, scrutant sa nouvelle tête. Ses cheveux anciennement long et voluptueux laissait place à une coupe légerte.
Sa nuque était complètement dégagée et son front ornait une large bande de cheveux. La jeune femme ajusta sa frange, la poussant sur le côté de son visage, toujours aussi proche du mirroir. Son minois délicat et rayonnant s'était transformé en une facade de traits stoïques et ses yeux modorés, étaient dorénavant ornés de larges cernes bleutés. La métisse s'observa ainsi pendant de longues minutes avant de s'adosser à nouveau, sous le regard tourmenté de la coiffeuse qui se tenait debout derrière elle.

- Une nouvelle tête pour ma nouvelle vie. dit-elle avec apathie tout, en tendant quelques pièces d'or vers Diane. Fahij.

Une fois sortie de la bâtisse, elle déposa son capuchon sur sa tête et s'engagea vers la sortie de la ville, le regard couvert par l'ombre du tissus. Juste avant de pouvoir pousser les larges portes de métal, juste après le pont, un homme l'héla.

- Mademoiselle D'Anor.. ? lança l'homme à la chevelure rousse.

- Vay.. ?

- Est-ce bien vous ? Vous m'avez l'air totalement différente que la dernière fois que nous nous sommes croisés.

- En effet.

- Je vous avais promis une danse, la prochaine fois que nous étions sensé nous voir mais je comprendrai si vous ne voudriez pas... répliqua-t-il, le menton redressé vers elle, comme pour l'examiner, l'air soucieux.

- Je n'ai pas le coeur à la danse.

- C'est comprenable, certes. Cependant, puis-je faire quelque chose pour vous, Mademoiselle ?

- Neh, si ce n'est que de me donner du temps.

- Je crains que je ne puisse vous offrir ce que vous voulez, Mademoiselle.. mais je peux cesser de vous embêter céans, parcontre.

- En vous souhaitant une bonne fin de soirée, Sieur d'Ortana.

Et elle reprit sa marche, ne laissant même pas la chance à William de lui souhaiter l'aurevoir habituel. Une fois les deux portes traversées, elle enroula un long foulard autour de ses épaules et en redressa un bout jusqu'à son nez, couvrant ainsi une bonne partie de son faciès anéanti par les récents évènements.

- Shalam... souffla-t-elle tout en jettant un dernier regard par dessus son épaule frêle avant de claquer les flancs de sa monture.

Étranger Nombre de messages : 83 Date d'inscription : 25/11/2010

Intrigue : poignarder ses paroles.
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Je suis assise et je compte silencieusement tous les articles que j'ai raporté de ma petite chasse quand elle entre. À prime abord, je crois qu'elle est plus vieille. Avec son large chapeau, je distingue mal ses yeux. Finalement, il fait tellement d'ombre cet abominable chapeau que j'ai de la difficulté à voir son visage entier. Pendant qu'elle s'avance vers moi, je continues à observer ma liste.
Entre ce que j'entend et ce que je crois entendre, elle commence à cailleter en ma direction. Mes oreilles sont engourdies par ses jacassement et je finis par lui articuler :

- Je n'ai pas envie de discuter.

À voir son expression, elle s'en fout. Remarquable, moi aussi, je m'en fou complètement finalement. Je la laisse donc parler. Elle ne comprend donc pas que je n'ai aucunement envie de papoter du Culte d'Adiya la grande, ou que je ne veux pas savoir quelle sorte de tartelettes elle à fait hier. Tout ce que je désire, c'est faire ce qu'on m'a demandé. Le Vizir m'a demandé d'apporter le fruit de ma chasse alors c'est ce que je vais faire. Après un moment, mes oreilles s'ouvrent pour l'entrendre placer :

- On est des soeurrs, on s'entrraident, peu imporrte le sang..

Des soeurs ? De quoi parles-tu ? Je suis une métisse, une bâtarde. Je suis la moitié de l'élite. Cesses de tenter de m'apprivoiser avec tes ruses de solidarité féminine, je sais trop bien que quand tu auras l'occasion, tu poignarderas cette déclaration.
Sans doute irritée par mon silence, elle posa sa main avec raideur sur mon calepin, me cachant la vue sur mes notes. Bon sang qu'elle aspire ma patience.. La Kheijanne coasse vers moi quelques bruits. Je viens pour me reposer, ici en pleine Maison de Thé, et elle s'acharne littéralement à voler ma quiétude d'esprit. Alors, comme de rien, je tire mon calepin de sous sa main puis je me redresse doucement pour quitter. Juste avant ma sortie, elle s'écrit presque :

- Lâche... Couuuuarrrde ... ... Hastane !

Je l'observe du coin de l'oeil, cachant mon amusement, puis je lui incline le chef, en guise d'aurevoir. Je savais bien qu'elle allait poignarder ses paroles, toutefois, je suis surprise de la rapidité dont elle l'a fait.