[BG] Nephty Al'Meyira

Étranger Nombre de messages : 46 Date d'inscription : 26/02/2010

Les origines

C'est d'une mère qui tissait le cuir et d'un père vannier que le nourisson vint au monde, sous les rayons du Tout Puissant.
La famille vivait bien, monétairement, tout allait pour le mieux puisque Farem possédait une petite entreprise au coin du marché. Le pauvre homme tressait les roseaux jour et nuit, afin de subvenir aux besoin de sa famille grandissante. Rosa et Farem avaient déjà un fils nommé Youssir qui s'en allait bientôt sur ses sept ans.

- Tu sais Rrrosa, je crrois que c'est un peu tôt pourr avoirr un second enfant.. L'entrreprise commence à bien se porrter, ne crrois-tu nohem qu'on aurrait pu attendrre ?

Sur ces mots, la femme tourna le dos à son mari puis vaqua à ses tâches quotidiennes. Il n'était pas question qu'elle interrompe cette grossesse, de toute manière, avant que le bébé ne vienne au monde, ils allaient avoir du temps pour tout préparer.

L'enfance facile

- Nepthy ! héla la mère, viens laver tes petites menottes, c'est l'heurrre de manger.

La fillette sortie ses mains du sable chaud et granuleux de la cour arrière puis accourru vers le foyer, trébuchant presque sur le pas de la porte.

- Calme toi Nepthy, calme toi, il en rrreste pourr tout le monde, chacun aurra sa parrt, ne t'en fais nohem fille. rétorqua Farem.

La pièce était parfumée d'odeurs plus alléchantes les unes que les autres. La table, elle, était ornée de pain d'orge, morceaux de moutons assaisonnés d'ail servit avec quelques radis. Quelques dattes par ci par là égayaient le petit buffet ainsi que deux petites cruche de miel. Un festin, selon des yeux d'enfants, assuré.
Youssir prit place en face de Nepthy, comme à l'habitude. Se laissant servir par leur mère, les rejetons attendirent la prière traditionnelle d'avant repas, puis se mirent à manger de bon coeur.
Nepthy, qui était maintenant âgée de cinq ans, traçait des formes et des dessins dans le sable aux abords de la maison familliale. Sa mère lui avait acheté un petit chevalet en bois puisqu'elle avait remarqué tôt dans son enfance qu'elle était portée à faire des choses artistiques, esthétique.

***

- Nepth .. Bonté divine qu'à tu fais là ? Tu t'es vue ? Neh mais... Viens ici que je te décrrasse ! siffla Rosa.

- Neh neh maman ! brailla la fillette. C'est pourr mes cheveux, c'est pourr les rrendre doux ! Il vont êtrre doux !

Les cheveux de la fillette étaient couverts de limon, entremêlés de coquillages et de bôti. Ses ongles étaient badigeonnés de pigments noirâtres et son minuscule visage constellé de boue et d'encre.

La grande fringale

Après quelques années de travail, Farem se rendit compte que son commerce commençait à battre de l'aile. La construction d'objets de vanneries c'était lentement calmée, les gens n'achetaient plus de mannes ni de paniers, ils optaient plutôt pour des coffres en albâtre et leur mobiliers étaient désormais crées à partir de rondins et de tissus.
La table de la maisonnée était, par le fait même, moins complète qu'avant. Seuls quelques morceaux de pain gâté et une cruche de miel olivâtre habillait la table.
Les temps étaient durs et la famille se nourrissaient de temps à autre, avec ce qu'il pouvaient acheter.
Peu à peu, le corps des enfants se modifia en un espèce de sac de chamois piqué par quelques crêtes, leurs os.
Puisqu'il fallait rationner la nourriture, hommes mangèrent plus que Nepthy et sa mère pour des raisons accablantes, Youssir était dans l'âge de travailler alors il avait besoin de plus de forces ainsi que Farem, le protecteur.

L'exil en selle

- Neh ! Neh fais nohem ça Farrem, c'est inhumain, tu ne peux... Comment as-tu osé y penser ? De quel drroit choisis-tu cette option sans même m'en parrler ? cria la mère, enragée.

Farem lui balança une de ces mornifles dont on se souvient toute notre vie.

- Taies-toi, femme. Je décide ce qui est bon pourr nous et pourr toi, tu n'as rrrien à revenirr surr ma décision, c'est incontestable. lâcha le mari.

Youssir souleva le corps inerte de sa soeur puis le déposa sur un tapis de lin. Il l'enroula avec précaution puis à l'aide de son père, la posa sur les reins de la monture.
La route fut longue avant que l'étalon ne s'arrête pour de bon. D'un geste réticent, Youssir poussa d'une main le paquet qui tomba lourdement au sol.

- Tu aurras bientôt 16 prrintemps, soeurr.. et je ne serrai nohem là pourr te souhaiter un joyeux anniverrsairre.. Je rreviendrrai te voirr, j'essaierrai, du moins.. c'est prromis.

Youssir boula les flanc de la monture et s'évanouit dans les dunes.

L'éclosion

C'est en se réveillant qu'elle constata que ses membres étaient engourdit et raidit. Elle dut attendre un moment avant de pouvoir se redresser sur ses mains afin de se libérer de l'étoffe, incapable de commander sa carcasse. Ses yeux d'un vert terreux scrutèrent les alentours en silence puis étudièrent minutieusement les mirages du désert ou elle prennait place. Par instinct, après quelques minutes d'éveil, elle se dirigea vers la vision la plus sombre et la plus haute des environs, Najar'him....

***

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